À la découverte du Burkina Faso
mercredi 8 décembre 2010
Mon dernier message en 2010
Mon mandat se déroule à petit pas, l'équipe a été pas mal accaparée par des missions et des rencontres stratégiques alors nous n'avons pas eu la chance de travailler beaucoup ensemble. Tout devrait revenir à la normal dès la semaine prochaine. Pendant ce temps, j'en profite pour finaliser la compilation des informations que je reçois suite à la distribution de questionnaires pour établir un diagnostic des communications.
Ici aussi c'est l'hiver, mais nous n'avons pas à affronter la neige, mais plutôt l'Harmattan. De votre côté, j'ai pu lire que vous avez été surpris par une tempête qu'Environnement Canada n'a pas vu venir. C'est un peu inquiétant.
L'Harmattan est un vent chaud, sec et poussiéreux d'Afrique de l'ouest, qui souffle vers le sud en provenance du Sahara dans le golfe de Guinée en hiver, entre la fin novembre et le milieu du mois de mars. Cela peut vraiment avoir un effet néfaste sur la santé. Maux de gorge, toux, nez très irrité, yeux sensibles, rien de très agréable. J'avais connu ce genre de poussière à Niamey, mais c'est plus intense au Burkina. Et je n'ai pas été épargnée, j'ai été clouée au lit jeudi et vendredi dernier avec un fichu de gros rhume. Mea culpa, j'ai tardé à mettre un masque en moto alors je subis les conséquences de mon laxisme.
Une chose est certaine si on arrivait à goudronner plus de rues, l'effet néfaste de la poussière serait amoindrit et la population ne s'en porterait que mieux. Malheureusement, ça ne semble pas faire partie des projets prioritaires.
Changement de sujet, c'est Noël dans onze jours. J'espère que vous aurez tous un peu de temps pour relaxer et prendre l'air. Ici, les bureaux sont fermés du 24 décembre au 4 janvier. C'est fameux parce que mon amoureux arrive le 25 décembre. Et oui, mon cadeau de Noël arrive via les airs.
Nous serons ensemble un bon 15 jours. On en profitera pour se ballader à l'extérieur de Ouaga.
En fait, on ira passer six jours dans la région sud-ouest à Bobo Dioulasso, ancienne capitale coloniale et encore appelée capitale économique et à Banfora la capitale de la région des Cascades. Il semblerait qu'on va retrouver beaucoup plus de verdure et plusieurs plans d'eau par le fait même moins de poussière. Je vous promet des photos à mon retour.
Je vous salue toutes et tous. Joyeux Noël et Bonne Année à vous et à vos familles respectives.
Prenez soin de vous.
mercredi 17 novembre 2010
L'aspect des communications devient une préoccupation de plus en plus présente auprès des acteurs du développement. Les projets de développement contiennent des enjeux communicationnels et informationnels importants. En voici quelques exemples:
-Comment améliorer l'intégration des volontaires afin de faciliter leur adaptation et maximiser l'impact du travail qu'ils doivent accomplir;
-Comment accroitre la capacité des ONG à mieux se représenter, par quel outil. Par conséquent, comment accroître leur notoriété auprès des partenaires;
-Comment accroître la capacité des ONG à capitaliser leurs expériences et à les partager;
-Comment facilité et améliorer la communication entre le bureau pays, les volontaires et les parteniares. Une communication plus cohérente apparaît comme le gage d'une gestion plus efficace des projets ou des programmes.
Je pourrais me lancer dans une liste plus exhaustive, mais je suis certaine que vous situez mieux en quoi les communications sont un apport important dans le développement.
Changement de sujet, hier c'était la Tabaski, la fête du mouton. Une grande fête de retrouvailles et de partage. Nos amis Burkinabès (oui c'est comme ça qu'on doit l'écrire) nous ont organiser une tournée familiale afin de pouvoir célébrer dans la tradition. Contrairement à Niamey, on ne voit pas le mouton cuire dans les rues. On a été reçu par trois familles et chacune d'elle nous offrait, avec beaucoup de gentillesse, un copieux repas. Impossible de refuser, il faut donc bien gérer notre appétit pour en avoir jusqu'à la fin. Je vous avoue qu'à la dernière maisonnée, la nourriture se consommait plus difficilement. La tournée a débuté vers 15h et je suis revenue à la maison vers 21h. La ville est animée, on sent la fête partout dans les grands artères comme les petits. Une belle journée qui nous a permis de nous rapprocher des gens d'ici et d'apprivoiser un de leurs rituels.
Pour ceux qui ne le savent pas, dimanche prochain, c'est jour d'élections. On voit de l'affichage du Président actuel et pas du tout des autres candidats. En tout cas, la publicité électorale ici est beaucoup moins agressante que chez nous.Tout semble très calme.
lundi 8 novembre 2010
-Les acteurs du développement sont mieux informés sur l’évolution du programme Uniterra.
-Les actions du programme bénéficient d’une plus grande visibilité.
-Des stratégies et des outils de communication appropriés ont été réalisés.
mercredi 27 octobre 2010
Je vous présente mon lieu de travail ainsi que mes collègues.
Notre bureau se situe dans le quartier Zone du Bois. Le quartier le plus huppé des dernières années. C'est là qu'on retrouve les ambassades, les grandes compagnies et les résidences des occidentaux bien nantis ou les employés des ambassades ou de l'ACDI par exemple. Par contre, les choses vont changer avec le développement d'un nouveau quartier à environ 20 minutes d'ici, et au moins 35 minutes du centre-ville, Ouaga 2000.
C'est maintenant, le quartier le plus huppé. Le président y réside ainsi que plusieurs ambassadeurs. Suivront d'autres ambassades, d'importantes compagnies minières et les ministères.
La grande question, dont je n'ai pas eu de réponse, qu'adviendra-t-il de la Zone du bois une fois ces multiples départs. À suivre...
Adama, le grand patron et Fatimata, la chargée de programme Uniterra et mon homologue pour mon affectation.
Théophile, chargé de programme du secteur économique et Clémentine pour le secteur santé.
Napon (pour les intimes) c'est en fait son nom de famille, le grand manitou des chiffres. C'est fréquent ici d'appeller les gens par leur nom de famille plutôt que le prénom.
Mariam la secrétaire/réceptionniste. Et oui, ça existe toujours en Afrique ce genre de poste.
Amadou, notre ressource informatique
Et finalment, Idrissa qui se charge de l'entretien à l'intérieur comme à l'extérieur.
Ils sont vraiment tous sympathiques et toujours disponibles pour me supporter ou répondre à mes questions.
lundi 25 octobre 2010
mardi 19 octobre 2010
J'apprivoise tranquillement mon nouvel environnement
Dans mon premier message, je vous avais mis en contexte par rapport au Programme Uniterra. J’ajouterais une précision. Le CECI et l’EUMC s’investissent au total dans 13 pays et, entre autre, par souci d’efficacité, ils se sont divisés les territoires à l’exception du Burkina Faso. Ici, l’EUMC et le CECI sont actifs. Ils sont localisés dans le même espace de travail, mais chacun œuvre dans son secteur d’activités spécifique. Le secteur économique est couvert par le CECI et le secteur santé (incluant le VIH-Sida) par l’EUMC. Je vous apporte cette précision parce que cela vous permettra de mieux comprendre mon mandat qui consiste à travailler pour les deux organismes. Je ne suis donc pas attitrée à un organisme en particulier, mais pour le bureau pays du Programme Uniterra. L’objectif de mon affectation est de les supporter pour améliorer la communication entre les acteurs du programme et les acteurs de développement soit au bureau même, avec les volontaires, avec les partenaires qu’ils supportent ainsi que les partenaires nationaux et internationaux. Le défi est de taille et les enjeux sont importants, mais je suis optimiste de pouvoir répondre à leurs attentes. Il va de soi que leur apport est essentiel dans tout le processus.
Je reviens aux visites que nous avons réalisées. C’est vraiment un aperçu, mais vous serez sensibilisé j’en suis certaine. D’emblée, je tiens à vous dire que le travail accompli par ces organismes est tellement impressionnant et, je vous l’assure ça fonctionne. Les résultats sont probants. Avec des moyens financiers très limités, ils arrivent à faire de grande chose qui améliore au quotidien le sort d’un certain nombre de personnes. Malheureusement, ce n’est pas toute la population qui a la chance de bénéficier de ce soutien pour s’en sortir. Un avis très personnel, mais que je permets d’exposer si tous les pays occidentaux respectaient leur engagement soit d’investir 0.7% de leur PIB les résultats seraient à plus grande échelle dans la majorité des pays dans le besoin. Ça ne règle pas tout, mais c’est un fichu coup de main.
Nous avons rencontré la CBDF/Coalition Burkinabé pour les droits de la femme qui regroupe 15 organisations féminines. La mission principale étant de contribuer à accroître le respect des droits des femmes au niveau national et régional en visant :
l’égalité femme/homme
l’élimination des violences faites aux femmes
la citoyenneté des femmes et leur participation effective au pouvoir.
Leurs stratégies d’action sont basées sur l’information, la sensibilisation et la formation, la concertation, le plaidoyer/lobbying, l’assistance juridique et les échanges d’expériences.
Des femmes convaincues, dévouées et très actives. À un point tel que 6 ministères les accompagnent dans leur démarche et près de 10 partenaires internationaux.
À Yako, c’était la SEMUS/Association solidarité et entraide mutuelle au Sahel. Pour en savoir plus, je vous invite à visiter leur site web http://www.semus.org/. Vous serez impressionner par le nombre de secteurs couverts et le nombre de réalisations, je vous l’assure. SEMUS intervient depuis 19 ans dans le domaine communautaire. L’EUMC l’appui dans ses interventions dans le secteur de la santé et du VIH-Sida. Nous avons eu l’opportunité de faire la rencontre d’une vingtaine de femmes (veuves et atteintes du sida) qui nous ont raconté à tour de rôle de quelle façon elles ont réussit, avec un don de 50 000F cfa, la formation et le suivi donné par le SEMUS, à créer leur petites activités génératrices de revenus. Elles ont créé une association pour échanger et s’encourager et chacune d’elles doivent payer un montant forfaitaire pour la survie de l’association. Et la majorité respecte leur engagement à toutes les deux semaines. Sachez que ce support a été implanté dans plusieurs villages de la région. Je résume vraiment, mais ça vous donne un bon aperçu.
SEMUS a également soutenu un couple atteint du VIH-Sida afin qu'il puisse avoir des enfants. Ils en ont trois, dont des jumeaux et en excellente santé.
Et finalement, à Léo, on a visité UGGPK/Union des Groupements de productrices des produits du karité. Incroyable! J’en étais estomaquée de voir la force, le courage, la détermination de ces femmes d’acquérir leur autonomie afin de pouvoir faire vivre leur famille. Je nous mets toutes et tous au défi de faire ce qu’elles font et probablement qu’on n’arriverait pas jusqu’à la fin du processus de production. Et ça jour après jour, On nous a fait une démonstration de la majorité des étapes de production en nous présentant le comparable entre la méthode traditionnelle et maintenant avec une production semi industrialisée. La différence est majeure. Par contre, elles font face à plusieurs défis dont la récupération des eaux usées du lavage des noix et une alternative au bois comme moyen de chauffage pour contrer la désertification. Un ami à moi rencontré à Niamey, Benoît pour ne pas le nommer, sera ici en novembre pour identifier des solutions et/ou alternatives avec eux. Pour ceux qui m’ont suivi pendant mon séjour à Niamey, Benoît était l’initiateur ou l’un des initiateurs du projet de la transformation de la châtaigne d’eau comme carburant en remplacement du bois. Malheureusement, le financement pour ce genre de projet se fait attendre.
Voici le quotidien de ces femmes au travail afin de produire un beurre de karité de qualité
Pour terminer, j’ai aménagé dans ma petite villa. C’est simple, mais sympathique. Mon gardiense nomme Richard. Quel drôle d’hasard, le même nom que mon amoureux. Mon propriétaire esttrès sympathique. Selon plusieurs ici, j’ai été très chanceuse dans toute ma démarche.
Demain matin, je rentre officiellement en poste.
Je vous salut toutes et tous et ne vous gêner surtout pas pour me donner de vos nouvelles. C’est très réconfortant quand on est loin.
À+
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dimanche 10 octobre 2010
Une semaine bien remplie
Ma chambre à l'hôtel
Les logements sont assez chers, il y en a beaucoup de disponibles. Quatre options sont possibles:
-Un démarcheur qui cherche pour toi, mais cette formule peut de coûter cher. Il te fait payer pour les visites, il prend au minimum 50% du loyer pour te l'avoir trouvé auquel montant tu dois payer deux mois de loyer et une caution de un mois au propriétaire;
-Une agence immonbilière qui peut également te coûter cher ;
-Par toi même en te faisant des contacts
-Et finalement, le CECI peut aussi collaborer.
Je suis arrivée vendredi et tout le week-end, avec une collègue nigérienne qui vit au Québec, on a profiter de ses connaissances pour visiter. Joakim a été très généreux de son tempsNous avons visiter huit villas sous un soleil assomant pour finalement ne rien trouver. Disons qu'on avait un peu le moral à plat. On réalisait que la tâche allait être assez difficile. Pendant que j'étais à Montréal, j'ai fait pas de recherche et j'avais communiquer avec une agence du nom de Burkina Facile. J'ai donc pris contact avec eux et 48 heures après j'avais trouvé et sans frais de visite en plus.
Je logerai donc dans une mini villa confortable et même coquette. J'ai deux chambres (avis à ceux qui voudraient venir me visiter), salon et salle à manger ouvert, une petite cuisine, ventilateur dans toutes les pièces, A/C dans ma chambre, une petite terrasse et un petit jardin. J'ai même des bananes qui m'attendent. En plus, pour un loyer très raisonnable mon propriétaire me fourni un gardien de nuit. Il ne me reste plus qu'à trouver une personne pour la lessive et le ménage. Je reconnais que j'ai vraiment été chanceuse. Mon propriétaire est très sympatique. Aujourd'hui dimanche, il est venu me chercher pour me montrer l'état des lieux après le ménage qu'il a fait faire, il m'a initier au trajet pour m'y rendre, m'a montré le cyber café et tout le reste. Je déménage samedi prochain, il me restera que l'épicerie à faire. C'est le bonheur.
Je suis donc fin prête pour commencer à travaller lundi. Je serai basée dans les bureaux du CECI. J'ai eu deux brèves rencontres avec mes collègues de travail et je suis certaine d'être entre bonne main. À ce stade-ci, on me fournit un nombre impressionnant de documentation. C'est parfait pour me familiariser avec le contexte et l'ensemble des partenaires. La semaine prochaine sera bien chargée. La coordonnarice de l'EUMC Canada est ici. À l'horaire est prévu; rencontre entre toutes les volontaires de communication, visites de deux partenaires à 100 km et plus de Ouaga et deux jours avec tous les partenaires et volontaires.
Pour ce qui est de Ouaga, c'est une grande ville. Il me faudra quelques semaines pour vraiment y être à l'aise. Les gens sont très gentils. D'aileurs à ce sujet, le week-end dernier, j'ai fait la connaissances de d'autres volontaires du Québec et elles m'ont introduites à des Burkinabés. Tous très sympathiques et serviables. N'importe quoi qu'on cherche, ils font tout leur possible pour nous aider.
Bon je vous là-dessus. Je vais profiter de la piscine pendant que j'en ai une.
À bientôt et n'hésiter surtout pas à m'écrire.