Je repensais au dernier message que je vous avais écrit et je me disais que probablement certain d'entre vous peuvent se demander en quoi cette affectation peut être bénéfique pour le développement. À mon avis, c'est tout à fait justifié de se poser cette question.

L'aspect des communications devient une préoccupation de plus en plus présente auprès des acteurs du développement. Les projets de développement contiennent des enjeux communicationnels et informationnels importants. En voici quelques exemples:

-Comment améliorer l'intégration des volontaires afin de faciliter leur adaptation et maximiser l'impact du travail qu'ils doivent accomplir;

-Comment accroitre la capacité des ONG à mieux se représenter, par quel outil. Par conséquent, comment accroître leur notoriété auprès des partenaires;

-Comment accroître la capacité des ONG à capitaliser leurs expériences et à les partager;

-Comment facilité et améliorer la communication entre le bureau pays, les volontaires et les parteniares. Une communication plus cohérente apparaît comme le gage d'une gestion plus efficace des projets ou des programmes.

Je pourrais me lancer dans une liste plus exhaustive, mais je suis certaine que vous situez mieux en quoi les communications sont un apport important dans le développement.

Changement de sujet, hier c'était la Tabaski, la fête du mouton. Une grande fête de retrouvailles et de partage. Nos amis Burkinabès (oui c'est comme ça qu'on doit l'écrire) nous ont organiser une tournée familiale afin de pouvoir célébrer dans la tradition. Contrairement à Niamey, on ne voit pas le mouton cuire dans les rues. On a été reçu par trois familles et chacune d'elle nous offrait, avec beaucoup de gentillesse, un copieux repas. Impossible de refuser, il faut donc bien gérer notre appétit pour en avoir jusqu'à la fin. Je vous avoue qu'à la dernière maisonnée, la nourriture se consommait plus difficilement. La tournée a débuté vers 15h et je suis revenue à la maison vers 21h. La ville est animée, on sent la fête partout dans les grands artères comme les petits. Une belle journée qui nous a permis de nous rapprocher des gens d'ici et d'apprivoiser un de leurs rituels.

Voici un exemple de repas qui nous attendait. Nous sommes chez la tante d'Olivier, notre ami Bukinabè.

Pour ceux qui ne le savent pas, dimanche prochain, c'est jour d'élections. On voit de l'affichage du Président actuel et pas du tout des autres candidats. En tout cas, la publicité électorale ici est beaucoup moins agressante que chez nous.Tout semble très calme.

Je débute ma quatrième semaine de travail. Mon intégration se passe bien et j'avance dans mon plan de travail.

Maintenant que mon mandat est clair pour moi, j'ai pensé vous l'expliquer avec plus de précisions pour mieux vous situer. Les résultats que je dois atteindre sont les suivants:

-La communication entre les acteurs du programme ( le bureau du pays et les volontaires) et les acteurs du développement (partenaires du programme, partenaires nationaux et internationaux) est améliorée;
-Les acteurs du développement sont mieux informés sur l’évolution du programme Uniterra.
-Les actions du programme bénéficient d’une plus grande visibilité.
-Des stratégies et des outils de communication appropriés ont été réalisés.

Certains d'entre vous peuvent se demander comment je vais m'y prendre et c'est tout à fait légitime. Pour vous mettre dans le contexte, un mois après notre arrivée, on doit déposer notre plan de travail. Ce que j'ai fait et selon leur réceptivité ça semble correspondre à leurs attentes. Voici donc, très brièvement, les étapes que j'ai prévues:

-Je fais le diagnostic des outils de communication actuellement en place. J'ai préparé un questionnaire que je viens de distribuer au personnel du bureau, aux volontaires et aux partenaires du programme;

-Je compilerai le tout pour ensuite préparer une proposition préliminaire que je partagerai en atelier avec chacun des groupes cibles;

-À partir de ces rencontres, l'objectif étant d'arriver à un consensus (c'est à eux de décider, ce sont les outils avec lesquels ils vont travailler), un plan final sera déposé afin d'entamer la conception et la réalisation des différents outils.

On s'entend c'est un plan de travail et tout peut bouger. Comme chez nous d'ailleurs.

Côté personnel, j'ai vécu des petits moments moins faciles, mais rien de majeur. Il y a fréquemment des pannes d'électricité ou d'eau et je n'avais pas au départ prévu le coup. L'électricité ici fonctionne beaucoup avec l'achat d'unités un peu comme l'achat de minutes pour le cellulaire. Et samedi dernier, il y avait une panne toute la journée. Quand je suis arrivée le soir, tous mes voisins avaient de l'électricité. À mon désespoir, je réalisais que j'avais déjà tout consommer ce que je m'étais procurer deux semaines avant. Ça coûte très cher ici. Pour vous donner une idée, 54$ en 2 semaines.Vous pouvez vous imaginer facilement la situation, pas de ventilateur ou d'A/C pour la nuit donc très peu dormi, j'ai perdu tout ce que j'avais dans mon congélateur et mon cellulaire était mort et je ne pouvais pas le recharger et j'étais à sec dans mon compte (les dépenses du premier mois avaient tout bouffées).

Je vous sauve les détails, j'ai réussit à rejoindre mon chum qui m'a déposé de l'argent et dimanche dès 7h j'étais au bureau pour transférer l'argent, recharger mon cellulaire, suivi de la banque, suivi d'une attente de 30 minutes à la cie d'électricité (par chance que c'est ouvert le dimanche matin), suivi d'une visite à l'épicerie pour remplacer ce que j'avais perdu et retour à la maison vers 11h30. J'étais vidée et un peu découragée même s'il n'y a pas mort d'homme. On se sent pas mal tout seul dans ces moments là. J'ai donc fait la farniente dimanche pm et lundi parce qu'ici la Toussaint est un congé férié.

Quelques jours plus tard, coupure d'eau presque 48 heures. Je vous rappelle qu'il fait pas mal chaud ici. Suivi de mon chargeur de cellulaire qui a brisé.

Bon cela dit, j'ai pris mes précautions. Je me suis procuré un réservoir d'eau qui peut me dépanner au moins trois jours, j'ai acheté en masse d'unités pour l'électricité (selon ma consommation d'une semaine, je peux facilement couvrir 4 à 5 semaines) et j'ai trouvé un chargeur plus simple et moins fragile.

Et maintenant, passons à une bonne nouvelle. Je me suis finalement procurée une moto, mais chez nous ça équivaut à une mobylette. Autonomie totale. Je l'ai eu vendredi et je prends mon temps pour apprivoiser la circulation. Je n'ai pas encore conduit le soir, ça va venir.Il faut être très vigilant parce qu'ici le deux roues y'en a partout (vélos et motos) en plus des autos et tous ne respectent pas ou peu le code de la route.

Je vous laisse, je prends la route pour mon chez moi.